Quantification des besoins pour accélérer l’adaptation au changement climatique des territoires français

  • Titre du projet

    Q-ADAPT

  • Structure porteuse

    Institut de l’Économie pour le Climat (I4CE – Institute for Climate Economics)

D’innombrables études économiques démontrent l’intérêt d’anticiper les effets du changement climatique et de s’y adapter (Global Commission on Adaptation 2019; COACCH 2018). Pourtant, l’argument selon lequel les coûts de l’inaction dépassent largement les coûts de l’action ne suffit pas à déclencher cette dernière (I4CE et Ramboll 2021). En effet, les évaluations globales informent peu sur a répartition des coûts et des bénéfices de l’adaptation entre acteurs et dans le temps qui permettrait à chaque acteur d’identifier les bénéfices de son action. En France, la délégation à la prospective du Sénat décrivait en 2019 une situation de « flou sur le niveau des besoins » pour le financement de l’adaptation au changement climatique. Et en effet, en l’absence d’informations suffisamment claires et consolidées pour établir un plan de financement dédié, il reste très difficile de faire avancer les discussions et les engagements pour mobiliser les moyens humains et financiers nécessaires à une bonne intégration de cette préoccupation dans les projets et démarches d’aménagement et de développement économique des territoires. Des éléments de coûts existent néanmoins de manière dispersée. Des expériences sont entreprises et partiellement documentées dans différents secteurs et sur différents territoires. L’objectif de la proposition décrite ici est de mener un travail de consolidation des éléments de coûts disponibles et d’estimation des éléments manquants sur la base des connaissances et expériences pertinentes. Il s’agirait de structurer un « observatoire de tous les coûts de l’adaptation » sur lequel s’appuyer pour chiffrer les coûts de différentes trajectoires d’adaptation et objectiver ainsi les besoins de financement associés à des feuilles de routes ou stratégies, par exemple régionales et infrarégionales. Cet observatoire donnerait des informations quantitatives (quels sont les montants à mobiliser) et qualitatives (pour quels types de dépenses, sur quels horizons, par quels types d’acteurs, etc.). Il semble pouvoir devenir un outil appropriable par une grande diversité d’acteurs territoriaux pour organiser leur propre engagement d’une part – notamment lors des programmations et débats budgétaires – et dans le cadre de leurs discussions et négociations avec leurs partenaires – notamment nationaux – d’autre part. Cet observatoire intègrerait les besoins d’investissement mais aussi les besoins amonts pour établir un environnement propice à la prise en compte des évolutions du climat et permettre de déployer des démarches d’adaptation des projets territoriaux structurants. Pour y parvenir la démarche proposée consiste, en procédant par grand chantiers de l’adaptation, à d’abord consolider l’ensemble des retours d’expérience existant puis, à les mettre en perspective des recommandations de la littérature et des feuilles de route sectorielles pour formuler des hypothèses de généralisation à l’échelle des besoins français totaux. Il s’agira de travailler par brique élémentaire de coût – chaque brique correspondant à un type d’actions d’adaptation ou un ensemble cohérent d’actions – et de proposer une démarche formelle de composition et d’articulation de ces briques pour chiffrer le coût de différentes trajectoires d’adaptation.