Urbanisme transitoire pour faciliter la transition écologique, sociale et économique

  • Titre du projet

    TRANS URBA

  • Structure porteuse

    Université de Reims-Champagne-Ardenne (URCA)

L’urgence et les nécessités d’adaptation des environnements construits face aux changements climatiques, autant que l’exploration de formes résilientes de métropolisation et d’urbanisation révèlent de façon croissante l’intérêt de mieux saisir les différentes temporalités à l’œuvre ainsi que les manières de se projeter dans le futur et de repenser les articulations entre court, moyen et long terme.
Le projet Trans’Urba postule qu’une meilleure compréhension de la question temporelle constitue une clé majeure de la construction de la TEES (Transitions écologiques, économiques et sociales) L’objet de celle-ci étant d’engager de nouvelles manières d’agir pour l’avenir, la question de la production contemporaine de l’espace urbain ne peut se passer d’une réflexion sur la durabilité des actions et d’une maîtrise des articulations temporelles.
L’objectif du projet Trans’Urba est d’interroger les modalités d’articulation des différentes temporalités de l’action sur l’espace urbain en étudiant les initiatives d’urbanisme transitoire au sein desquelles l’on observe une diversité d’usages (tiers-lieux, agriculture urbaine, ESS, recycleries, etc.) qui constituent autant d’actions concrètes en faveur de la transition. A travers l’analyse de 3 terrains spécifiques (Darwin Eco-système à Bordeaux, l’îlot Mazagran à Lyon, la Lainière dans la métropole lilloise), il s’agit de comprendre la manière dont se déploie l’urbanisme transitoire, ses innovations, tout comme ses impacts sur l’espace urbain, ainsi que la manière dont l’action publique locale peut s’en saisir afin de renforcer sa capacité d’agir en matière d’urbanisme de transition.
Deux hypothèses sont posées et destinées à être mises à l’épreuve de ces 3 terrains :
• (H1) l’urbanisme transitoire renouvelle la façon de penser et de concevoir le temps et affirme celui-ci comme une ressource stratégique de l’aménagement de l’espace.
• (H2) pour cette raison, l’urbanisme transitoire contribue à construire la TEES des systèmes urbains : a) face à l’urgence liée au changement climatique, il offre une capacité d’accélération du changement que possèdent difficilement des pratiques d’urbanisme classiques ; b) il propose de meilleurs emboitements entre les différentes durées et phases des projets.
Le projet se déroulera en trois grandes étapes :
1. Analyse globale des politiques urbaines des trois métropoles en présence ;
2. Etude approfondie de trois initiatives d’urbanisme transitoire ;
3. Mise en relation des analyses : Analyse de la manière dont sont pensés les horizons temporels, les projections dans la durée, la place accordée à la transition dans ces projections ; Analyse des jeux d’acteurs, afin de comprendre quels acteurs sont les principaux « donneurs de temps » ; Analyse des apports de l’urbanisme transitoire en matière de TEES.
Les résultats permettront d’identifier des modèles temporels pour renforcer la capacité d’action des politiques publiques territoriales en faveur de la TEES. Ils viseront également à mettre en évidence et à lever certains risques et verrous, tels que la réduction de la portée de l’urbanisme transitoire au court terme, certaines formes d’instrumentalisation de l’urbanisme transitoire ou la naissance de conflits entre les acteurs en présence. En ce sens, les résultats visent à répondre à leurs demandes croissantes d’expertise concernant les temporalités de la fabrique urbaine.
Une journée d’études sur le thème de « l’urbanisme transitoire au service de la TEES » permettra des échanges et la formation d’un réseau d’acteurs autour des questions de la fabrique urbaine dans le cadre de la TEES.