TEMOIGNAGES DE LAUREATS

Syndicat mixte du SCoT de la Vallée de l’Ariège

« Les élus font de la sobriété foncière depuis un moment. La commune dont je suis élu a retiré 180 ha constructibles dans son dernier PLU.

Il faut revenir au pourquoi du ZAN, sinon les élus ne vont pas adhérer : il y a des enjeux divers :

  • environnementaux, comme les capacités d’absorption d’eau des sols ;
  • de souveraineté alimentaire et donc de conservation de terres agricoles ;
  • de préservation de centres-bourgs vivants, mis en difficulté par l’étalement urbain, qui engendre aussi des difficultés de création et d’entretien de routes et de réseaux divers.

Ce n’est pas facile d’annoncer que des terrains qui ont été classés constructibles ne sont plus considérés comme tels, car il y a des enjeux humains derrière les décisions concernant le foncier (plus-values financières, capital pour la retraite, etc.). C’est pourquoi, aidés par l’ADEME, nous impliquons notre conseil de développement, nos élus, pour garder l’idée du projet politique. En effet, la logique du ZAN a le défaut de parfois penser l’urbanisme de manière très arithmétique et c’est pour cela qu’il faut conserver le projet politique, ce que nous voulons faire sur le territoire.

La « bonne surprise » du ZAN est qu’il pousse à réinterroger les modèles urbains et le vivre ensemble : est-ce que c’est bien d’être dans une maison individuelle avec un jardin autour ou est-ce qu’on peut penser quelque chose de plus compact, qui soit toujours agréable à vivre et qui corresponde à nos zones rurales.

Il faut que les zones rurales puissent continuer de se développer car il y a des enjeux économiques, de réindustrialisation, d’accueil des habitants, de grands équipements, mais en intégrant une logique de sobriété associée au bien vivre ensemble. »

Thomas Fromentin

Président de l’agglo Foix-Varilhes

Syndicat mixte du SCoT de la Vallée de l’Ariège

Novembre 2023

Ville de Ris-Orangis 

Le ZAN : une opportunité pour nos territoires

La ville de Ris-Orangis est située en seconde couronne parisienne dans le département de l’Essonne. Intégrée au périmètre de la ville nouvelle d’Évry lors de sa création, elle en sort dans les années 80 afin de garder la maîtrise de son développement. La commune est traversée par de forts enjeux fonciers : elle est située sur le périmètre d’une Opération d’intérêt national, elle enregistre aussi 8 000 demandes de logements sociaux (22 000 demandes à l’échelle de son agglomération Grand Paris Sud). Jusqu’à présent, la commune a fondé sa politique d’aménagement sur la revitalisation du tissu urbain et la résorption de ses friches commerciales, industrielles, hospitalières et militaires. Afin de répondre aux enjeux d’un aménagement durable, la ville ne manque pas d’atouts : une maîtrise de son Plan local d’urbanisme (PLU), la propriété publique du foncier, une présence pour un tiers de surfaces non artificialisées. La ville est aussi à l’initiative de réalisations remarquables comme la création de 6,7 ha de jardins familiaux, l’installation récente de deux maraîchers en agriculture biologique sur une ferme de 13 ha, ou encore la piétonnisation en 2020 des 2 km de berges de Seine. Aujourd’hui, Ris-Orangis est résolument tournée vers la bifurcation écologique et elle souhaite à cet effet se doter d’outils opérationnels. L’Appel à Manifestation d’Intérêt « Objectif ZAN » de l’ADEME dont la ville est lauréate répond pleinement à cette ambition. Notre projet porté en partenariat avec le Cerema et le bureau d’études Sol Paysage vise à décrire et à qualifier l’ensemble des sols à enjeux des 871 ha de notre commune. Ces sols à enjeux sont des fonciers qui présentent un potentiel de renaturation, de densification ou qui doivent être préservés. La notion de potentiel s’appuie sur une méthode innovante développée par le Cerema, que des sondages agropédologiques viennent compléter sur les 179 sites identifiés. Sur chaque secteur la connaissance des sols portera sur leur degré d’anthropisation et leurs qualités fonctionnelles (indicateurs biodiversité, potentiel agronomique, infiltration de l’eau, stockage du carbone). Ce porter à connaissance doit nous permettre de réfléchir et de mieux décider l’urbanisation orientée par le PLU. L’habitabilité de nos territoires dépend des qualités fonctionnelles de nos sols. Nous avons la responsabilité de les préserver et de les transmettre. Leur valeur doit être reconnue.

Stéphane Raffalli
Maire de Ris-Orangis
Conseiller départemental de l’Essonne

Décembre 2023